Vannes, le 4 mars 2020
L’imparaître est au paraître ce que l’impensable est à la pensée. Il n’est pas pure négation mais empêchement. Dans l’imparaître il y a beaucoup de possibles, comme il y a beaucoup de pensées empêchées dans l’impensable. Empêchées par tout un réseau de codes, par des agencements de sens enchevêtrés à l’intérieur desquels l’oeil innocent, dans sa pure clarté, ne peut qu’échouer à exprimer la pure beauté de la vie. Je dois me contenter de mon incapacité et composer avec cet empêchement. Il n’y a pas d’autres voies possibles que de continuer à produire des images évanescentes, empêchées, aveuglées… à me vouer à l’imparaître, m’y enfoncer, m’y égarer, comme unique voie vers l’essence même de toutes choses. Bram van Velde le disait fort bien : Je peins l’impossibilité de peindre. Au Royaume de l’Imparaître il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus !